Nicolas Baladda : « Il y a plus malheureux que nous ! »

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le 26/05/2020

Dans un contexte sans précédent, Jura Nord vous propose une série d’articles sur « l’après-crise » et donne la parole aux entrepreneurs et acteurs associatifs. Comment envisagent-ils l’avenir ? Quels sont les clés du rebond ? Un « devoir d’optimisme » semble se dessiner pour imaginer les solutions du monde de demain.

 

Artisan du bâtiment dans la plâtrerie et la peinture installé à Evans, Nicolas Baladda a maintenu son activité pendant tout le confinement. Dans un secteur où le télétravail n’est pas possible, avec de nouvelles contraintes sur les chantiers, le travail s’organise différemment, en attendant des jours meilleurs.

 

CCJN : Vous avez fait le choix de ne pas utiliser le dispositif de chômage partiel pendant la durée du confinement. Comment le travail a-t-il été organisé pour vos salariés ?
N.B. : En effet, d’autres secteurs plus touchés ont eu d’avantage besoin que nous de ce dispositif. Nous avons donc éclusé les congés payés. L’activité a tourné au ralenti du 20 mars au 15 avril.

CCJN : Malgré tout, vous avez continué de travailler pendant cette période ?
N.B. : Je fais partie des professionnels qui ont été autorisés à poursuivre leur activité, et j’ai pensé qu’il était possible de travailler en bonne intelligence sur les chantiers, en respectant les gestes barrières. J’étais donc présent sur les quelques chantiers encore ouverts. Mais très vite, on s’est retrouvé bloqué, car beaucoup d’entreprises ont arrêté immédiatement. En effet, nous sommes tributaires des autres corps de métier pour avancer. Mais à force de coups de fil pour débloquer les chantiers, nous avons pu repartir et éviter les retards de planning.

CCJN : Votre entreprise enregistre-t-elle de grosses pertes ?
N.B. : Nous enregistrons une baisse du chiffre d’affaires, mais pas de grosses difficultés. L’année 2020 devait être exceptionnelle, elle sera donc normale. Pour préparer l’après-crise, il était important de maintenir un lien étroit avec nos clients pendant cette période. Nous avons pris régulièrement des nouvelles de leur santé, de leurs proches, et nous avons tissé  des relations de solidarité. En revanche, mes inquiétudes portent sur les deux derniers mois du premier semestre 2021, d’ici un an. Les professionnels redoutent un creux d’activité. En effet, les avant-projets des maîtres d’œuvre sont pour l’heure en stand-by, ce qui aura donc une répercussion sur les ouvertures de chantiers de 2020. Pour anticiper ces difficultés et amortir le choc, nous avons sollicité le dispositif Prêt garanti par l’Etat.

CCJN : Quelle ont été les contraintes rencontrées sur les chantiers ?
N.B. : L’approvisionnement en matériaux nous a rapidement posé des difficultés. Mais grâce aux systèmes de drive, nous avons pu reprendre. Et il y a aussi le respect des gestes barrières. Je déplore les incohérences dans la communication du Gouvernement, notamment sur la prétendue inutilité des masques. En effet, au début, nous avions fait don aux personnels soignants de tous les équipements dont nous disposions, masques et combinaisons. Et lorsqu’on a repris, on s’est retrouvé sans ces protections, devenues nécessaires ! Puisque nous n’avions plus de masques, les salariés devaient être seuls dans les véhicules. Nous avons longuement briefé les employés sur le respect des gestes barrières.

CCJN : Êtes-vous inquiet pour l’avenir ?
N.B. : . Au niveau économique, je crains que les entreprises inquiètes ne pas décrocher de commandes pour le second semestre 2020 ne fassent dégringoler les prix. A titre personnel, je reste toujours optimiste. Il y a plus malheureux que nous, on s’en tire pas trop mal. Je me mets à la place de ceux qui ont investi dans des commerces.

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