Nichée dans l’écrin boisé de la forêt de Chaux, la paisible commune de Courtefontaine, forte de ses 260 habitants, veille sur un joyau de l’art roman : l’église Notre-Dame, édifiée au XIIe siècle et classée Monument Historique dès 1875 – la quatrième du département à recevoir cette distinction. Témoignage rare de l’architecture romane - elles ne sont que dix dans le Jura - elle impressionne par la pureté de ses lignes et la remarquable conservation de son état d’origine, malgré les épreuves du temps.
Fermée depuis 2001 pour des raisons de sécurité, l’église attend sa renaissance. La précédente restauration, menée en 2003, s’était soldée par des malfaçons, entraînant des infiltrations d’eau et la chute de plâtres. « Les décors intérieurs du XIXe siècle ont été particulièrement endommagés, déplore le père Patrick Gorce, curé de la paroisse. Les peintures et les tableaux ont beaucoup souffert. Les enduits des chapelles absidiales sont tombés. »
C’est dans ce contexte qu’est née, en décembre dernier, l’association Les Amis de l’église Notre-Dame de Courtefontaine, à l’initiative du père Patrick. Elle s’est fixé plusieurs objectifs : soutenir la commune, maître d’ouvrage de la restauration, encourager les subventions et le mécénat, et surtout, raviver le lien entre les habitants et leur patrimoine. « Ce n’est pas une église comme les autres, insiste le curé. La volonté est également plus large : fédérer, mobiliser les habitants du territoire autour de cette belle aventure collective, et faire en sorte qu’ils se réapproprient leur église et son histoire. »
Depuis sa création, l’association a déjà rassemblé 80 membres, autour d’une cotisation symbolique de cinq euros. Elle organise des événements culturels, comme le concert du 17 mai dernier en l’église de Fraisans, et prépare une conférence pour l’automne. Le bureau de l’association souhaite aussi sensibiliser les écoles locales à l’histoire de l’édifice, dans un cadre laïque et pédagogique.
Un projet patrimonial fédérateur
Le projet de restauration, soutenu par la DRAC Bourgogne-Franche-Comté, en est aujourd’hui à la phase d’appel d’offres pour la désignation d’un architecte du patrimoine. Une pré-étude sera bientôt lancée. « La DRAC préconise un diagnostic complet de l’édifice , explique Jean-Noël Arnould, maire de Courtefontaine, très impliqué dans ce chantier. Nous ne voulons pas laisser ce patrimoine à l’abandon. Le cœur y est, mais pas le porte-monnaie ». Cette étude devrait être financée à hauteur de 50 % par la DRAC. L’association soutiendra la commune pour financer l’autre partie. Elle entend aussi encourager le mécénat privé, permettant des déductions fiscales allant de 66 % à 75 %. Elle espère, dans un second temps, mobiliser le Loto du patrimoine de la mission Stéphane Bern pour appuyer ce projet d’envergure.
Pour adhérer à l’association et soutenir le projet :
www.paroissendsc.com/andc